samedi 4 mars 2017

Un petit tour à Séville !

Alors que les vacances scolaires de février tendent vers une fin, il est bon de se remémorer le séjour que j’ai passé, il y a quelques jours de cela, dans la merveilleuse ville de Séville.
Depuis le temps qu’on me vantait ses charmes et à entendre le ravissement que suscite l’ensemble de l’Andalousie, j’étais impatiente d’y être.
Choisir d’y aller en saison basse (janvier et février), c’est échapper aux périodes de canicule, à la semaine sainte et aux ferias, aux mouvements de foule et accessoirement aux nombreux touristes, c’est découvrir une autre Séville, moins festive mais, à mon sens, plus douce et authentique. Les matinées sont fraiches mais au fur et à mesure de la journée, le soleil chauffe suffisamment pour qu’on n’ait plus besoin de son manteau.

On peut prendre le temps de visiter les lieux incontournables (fort peu peuplés) tout en se perdant dans des ruelles presque désertiques, et vadrouiller à son aise. On y croise alors les Sévillans dans leur vie quotidienne, dans la rue, souvent accompagnés de leur chien, dans les cafés, à boire au comptoir « un cafe con leche », à manger simplement du beurre sur un petit pain rond grillé. Le soir, ils se retrouvent dans les bars à tapas, c’est comme s’ils étaient de passage, ils ne sont pas pressés mais bon, ils pourraient partir d’un moment à l’autre. Ils portent leurs gros vêtements d’hiver à croire qu’il gèle. C’est leur hiver à eux. L’ambiance ressentie en découvrant une ville, c’est très personnel et ça peut fluctuer selon les moments, les rencontres, l’état d’esprit dans lequel on est. Pour ma part, je trouve que Séville se dévoile au fur et à mesure qu’on y reste, il y a une part de mystère qui plane quand on arrive - à l’image de ses grilles qui dissimulent de magnifiques patios verdoyants - et peu à peu, on semble accéder à tout ce qui fait sa richesse et sa beauté.

Avant d’y aller, je n’avais pas trouvé beaucoup d’informations, j’avais acheté le Guide du Routard, comme à mon habitude. Alors je vous propose un petit florilège de lieux qui ne m’ont pas déçu et d’autres sur lesquels je suis tombée par hasard et qui m’ont beaucoup plu.

Cet article va donc illustrer qui me semble être le mieux à faire durant un séjour de quatre jours, à cadence quand même assez soutenue.
Les grands classiques du tourisme lié au patrimoine historique :
- L’Alcazar de Séville (les horaires changent régulièrement donc il faut se renseigner avant d’y aller. Entrée : 9,50 €. Les lundis, il y a souvent des créneaux horaires où les visites dans les lieux touristiques sont gratuites). Ça me semble être la première chose à visiter en arrivant dans la ville. Cet édifice incarne des moments clés de l’histoire sévillane. Les murailles et le palais sont des vestiges musulmans qui gardent les stigmates des différents pouvoirs installés depuis la conquête espagnole. Ce mélange de styles (ornementation maure : arabesques, voûtes en stalactites, arcs en fer à cheval, faïences, broderies de pierres et de stucs, plafonds à caissons marquetés et gothique occidental) donnera naissance au style « Mudéjar ». Au fil du temps, l’enjeu a été de perpétuer toutes ces caractéristiques architecturales et de les faire cohabiter harmonieusement. C’est beau mais on y perçoit aussi, un certain art de vivre. Dans les jardins surtout. Ils témoignent de la période Renaissance à Séville. On est transportés dans de magnifiques jardins à l’italienne et à la française, témoignages du grand raffinement dans lequel vivaient les puissants. Et même en février, la nature est luxuriante et les senteurs des plantes sont enivrantes.

- La Cathédrale et La Giralda (entrée à 9 €, elle permet de visiter aussi l’église baroque del Salvador).
Comme beaucoup d’autres bâtiments catholiques de la région, la cathédrale est bâtie à l’emplacement d’une mosquée. De cette mosquée, il ne reste que le minaret (La Giralda) qui était autrefois l’un des plus hauts du monde.
La cathédrale est la troisième du monde par sa taille et surtout, la plus large de toutes les cathédrales gothiques. Et c’est vrai qu’en y entrant, on reste abasourdi par le grandiose des volumes. A voir : un tableau de Zurbaran représentant une religieuse en train d’écrire et le monument funéraire de Christophe Colomb dont les restes furent rapatriés de La Havane à la fin du 19ème siècle.
Après avoir monté l’équivalent de 35 marches (17 rampes), La Giralda nous offre une jolie vue de Séville tout en surplombant la cathédrale. 
   - Le Palacio de la Condesa de Lebrija (entrée à 5 €) et La Casa de Pilatos (entrée gratuite pour les ressortissants de l’UE le mercredi de 15 h à 19h).
Il est conseillé de faire ou l’un ou l’autre. Les circonstances ont fait que j’ai pu visiter les deux et je pense qu’on ne peut se priver d’aucun des deux. Chaque palais a ses spécificités, ses attraits, ses atouts.
Détails remarquables : les magnifiques mosaïques au sol du palais de la comtesse qui l’ont conduite à ajuster la taille des pièces. On découvre aussi un portrait et autres objets intimes de la comtesse qui se mêlent aux objets de sa collection archéologique. Dans le palais de Pilate, on retrouve de somptueux azulejos, marqueurs de richesse, mais surtout, on voyage à travers les jardins à la rencontre de toutes les statues grecques et romaines. Que de beaux contrastes, entre l’ocre et le saumon des murs et le vert des arbustes bien taillés.

Autres lieux à visiter : le quartier de Santa Cruz, le Metropol Parasol (son architecture conçue par un Berlinois est unique), le Musée des Beaux Arts (gratuit pour les ressortissants de l’UE), la Place d’Espagne et le Parc de Maria Luisa (tout aussi intéressant que les jardins de l’Alcazar), et bien sûr, les jolis patios nichés derrière les portes entrouvertes alors qu’on se balade dans les rues, n’hésitez pas à vous perdre.



Pour se remplir la panse, mieux vaut savoir où on va, car les déceptions peuvent être grandes.
Pour déguster une bonne paella – sachant qu’à l’origine, la cuisson de la paella traditionnelle est censée durer deux heures, le temps nécessaire pour que les ingrédients mijotent ensemble et que tous les aromates s’imprègnent – il y a un bon compromis (30/40 minutes car le riz est précuit), le restaurant « Gusto » situé Calle Alemanes, au 23. On y trouve aussi une version végétarienne de la paella ainsi que d’autres plats végétariens, des serveurs aimables et une décoration moderne ayant sa personnalité.


Pour manger de bon tapas qui ne sont pas de simples amuse-bouche mais de vraies portions en modèle réduit de plats cuisinés raffinés, on va à « La Cava del Europa » (c/ Puerta de la Carne, 6) ou au « Bar Europa » (c/ Sieste Revuelta, 35, sur la grande terrasse ensoleillée, Plaza Jesus de la Pasion). Sacrés meilleurs tapas de la ville en terme d’innovation depuis quatre ans et l’on comprend pourquoi. La carte n’est pas immense mais tout ce que j’ai pu goûter était bon. Voici des exemples d’associations réussies : soupe froide aux amandes, à l’ail et à la gelée d’huile d’olive ; crème de petits pois à la menthe et dés de foie ; surlonge ibérique à la sauce orange romarin miel et pommes de terre grillées ; morue sur faux risotto de céleris ; tataki de bœuf à la crème de marrons sésame et romarin ; et les immanquables croquettes de jambon ibérique, un régal !

Enfin, pour un petit-déjeuner sucré ou une pause goûter, il y a deux lieux à chérir : « le Bar El Comercio » (au 9 Calle Lineros) fréquenté essentiellement par les Sévillans servant d’excellents churros accompagnés d’un bon chocolat chaud en quantité assez restreinte. Il ne faut pas s’attendre à retrouver le goût du chocolat chaud à l’ancienne, on sent que c’est du chocolat de qualité en partie industrielle et la texture est moins crémeuse. C’est en tout cas ce genre de chocolat chaud qui est proposé dans l’ensemble des bars sévillans. Deuxième adresse à fréquenter assidument, « la Confiteria La Campana », la pâtisserie historique de la ville proposant un vaste choix de gourmandises. Le décor vaut aussi le détour. Tout ce que j’ai pu y goûter était frais et bon, il faut aimer les pâtisseries riches en crème mais pas forcément écœurantes, ni lourdes à digérer. « La bamba de nata » est un classique à déguster obligatoirement au comptoir !

Pour déguster de bonnes glaces artisanales généreusement servies, on se rend chez « Bolas » (c/ Santa Maria la Blanca, 21) . Elles sont élaborées sur place avec d’excellents produits et des fruits de saison. Les parfums proposés varient donc et selon les époques où vous irez à Séville, le choix sera différent. En période plus touristique, on retrouve les classiques : « Sevilla Mora » (noix, orange confite, cheveux d’ange, raisins secs) et « Queso y higos » (fromage frais et figues). Dans tous les cas, vous ne risquez pas d’être déçus.
Enfin, pour rapporter de petits cadeaux : « Arte-Sano » au 35 de la Calle Aguilas sur la place où est la Casa de Pilatos, on y trouve des objets typiques avec du cachet et des bijoux fantaisie de marques espagnoles. Choix de marques intéressant aussi chez « Nanda Sevilla » (c/ Zaragoza, 44) où j’ai pu trouver des créoles originales.
Enfin, gros coup de cœur pour la petite boutique « Edonne Sevilla » (c/ Buiza y Mensaque, 5) dénichée au hasard de mes pérégrinations. La créatrice vous accueille avec le sourire et prend le temps de vous guider parmi toutes les petites merveilles qui peuplent la boutique. Bijoux pleins de délicatesse inspirés du monde végétal, pierres naturelles, de la poésie qui prendra bien peu de place dans vos valises.
Prix raisonnables dans ces trois boutiques.

En attendant de refaire un joli voyage, j’espère que les informations que j’ai pu vous donner dans cet article vous seront utiles !
A bientôt !